Énergie Quand le GNL remplace le charbon trop polluant
Les établissements Barrault, près d'Angers (49), viennent d'investir dans une chaudière au gaz naturel liquéfié. Une première en horticulture.
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Les établissements Barrault, près d'Angers (49), viennent d'investir dans une chaudière au gaz naturel liquéfié. Une première en horticulture.
Les cultures de vivaces ne sont pas les plus gourmandes en énergie, mais les 25 ha de cultures de l'entreprise Maison Barrault ont, certaines années, brûlé jusqu'à 800 t de charbon pour chauffer une partie des 8 ha couverts dont ils disposent, soit 5 ha en verre et 3 en abris plastique. Le charbon étant une énergie polluante, une taxe de 60 euros la tonne a été mise en place cette année, qui devrait doubler l'an prochain. L'entreprise devait donc trouver rapidement une énergie alternative pour ne pas alourdir sa facture énergétique. Restait à choisir la bonne source de chaleur. Le gaz naturel n'est pas disponible à La Possonnière, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Angers. Claire et Véronique Barrault, cogérantes de la société, soutenues par leur père Michel Barrault, ont pensé au bois, mais l'Ademe les en a découragées : trop de structures se sont aujourd'hui montées, les ressources locales sont très sollicitées, et faire venir du bois à plus de 150 km n'est pas intéressant. Le fioul n'est pas une énergie d'avenir, et le solaire ou l'éolien ne peuvent pas, à l'heure actuelle, garantir le chauffage de grandes surfaces de serres.Assurer l'avenir et préserver les marges Mais une opportunité est apparue localement : le gaz naturel liquéfié (GNL). Il est livré par camions depuis un port situé sur la Loire, à Montoir-de-Bretagne (44), à - 160 °C, et stocké dans une cuve de 31 t protégée par plus de 40 cm d'isolant, suffisamment pour qu'il reste assez froid et liquide. Des réchauffeurs le ramènent à température pour qu'il soit utilisable dans la chaudière de 4 070 kWh. Seule contrainte : en fin de saison, il sera nécessaire de vider la cuve. Il sera impossible de conserver à la belle saison du gaz liquide à - 160 °C. S'il y a besoin de chauffer ponctuellement des cultures en fin de saison, un complément de fioul lourd sera employé. Une entreprise angevine a procédé à l'installation de la chaudière. Par contre, pour le GNL, c'est un prestataire espagnol qui est intervenu et qui assure à distance la livraison du gaz quand cela est nécessaire. Avec une énergie plus propre et moins contraignante que le charbon, le GNL offre une souplesse d'utilisation comparable au gaz naturel ou au fioul (plus besoin de manipuler des tonnes de combustible). L'entreprise veut ainsi conforter son avenir et préserver ses marges : le GNL revient un peu moins cher que le gaz naturel. Elle produit aujourd'hui essentiellement des plantes vivaces, réalisant chaque année autour de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires pour une centaine de salariés, avec une part négligeable de négoce. Seule ombre au tableau : les trois cogérants regrettent de n'avoir obtenu aucune subvention pour son investissement de 140 000 euros. « Pas assez innovant », lui a répondu FranceAgriMer. L'entreprise a pourtant le sentiment d'avoir trouvé une solution intéressante au vu du contexte actuel, qui pourrait ouvrir des perspectives à d'autres horticulteurs...
P.F.
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